La Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus)

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Taille : En moyenne 1,20 mètres, exceptionnellement 1,70 mètre.

Reproduction : Ovipare : 5 à 15 œufs pondus de fin mai à fin juillet et incubés de 45 à 60 jours.

Accouplement : A partir de mi avril jusqu'à mi mai.

Phénologie : L'hibernation a lieux d'octobre/novembre jusqu'à mi mars (début ou fin de ces mois suivant le climat de l'année en cours). Active du début du printemps au milieu de l'automne.

Appellations populaires : San-yar, sanglias, sangliar, sanguiar, sanglo, fouet.

Dangerosité : Inoffensif, serpent à la denture dite "aglyphe" c'est-à-dire sans crochets canaliculés reliés à une glande à venin.

ÉtymologieHierophis est dérivé du grec "hieros" (sacré), et "ophis" (serpent). Viridiflavus est dérivé du latin "viridis" (vert) et "flavus" (jaune).

 

Répartition : On la rencontre dans toute la France sauf au nord, avec une absence dans les Bouches-du-Rhône et une présence incertaine dans l'Allier. Là où elle vit, c'est l'un des serpents les plus communément rencontré.

 

Description : La Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus viridiflavus) est une grande couleuvre pouvant mesurer près d'1.80m. Elle est grise et verte lorsqu'elle est juvénile, jaune et verte lorsqu'elle est subadulte, puis noire et jaune au stade adulte. Elle est dotée d'un fort caractère et est très combative.

 

Mœurs, habitat :  Elle affectionne les ronciers, les pierriers et les lisières de forêt, on peut même la trouver près de points d'eau. C'est une chasseuse diurne : elle chasse erratiquement, la tête souvent relevée au dessus du sol pour scruter les alentours. Elle est très importante d'un point de vue écologique : en effet, elle se nourrit d'insectes lorsqu'elle est jeune, puis de lézards, de serpents (de sa propre espèce, de vipères et d'autres couleuvres), de micro-mammifères, d'oisillons voire d'amphibiens, qu'elle avale par constriction s'ils sont trop gros, ou encore vivants. Elle est donc un maillon essentiel de nos écosystèmes. Si vous la voyez dans votre jardin, c'est votre meilleure alliée contre les rongeurs, pouvant transmettre la leptospirose.

 

Anecdote(s) : Ses motifs sont dits "holographiques" : de la même manière que les roues d'une voiture semblent tourner à l'envers lorsqu'on la regarde à grande vitesse, ce serpent brouille les pistes lorsqu'il fuit, si l'on voit un flanc d'écailles à travers un buisson et qu'il fuit, on ne sait pas dans quel sens il va.

 

Elle ne tète pas le pis des vaches ! C'est une légende tenace trop souvent racontée avec un certain aplomb, jusqu'à ce que l'on demande à son conteur s'il en a été lui-même témoin... L'origine de ce mythe vient sûrement d'une vache ayant marché sur notre amie et s'étant en retour faite mordre le pis, le tout devant témoin abasourdi et imaginatif. Mais aucun serpent n'a la capacité physique d'effectuer le réflexe de la succion, et serait de toute façon incapable de "savoir" que le lait (dont les serpents ne connaissent pas le goût) se trouve derrière les tétines.

 

Elle est très irascible (comprendre : peureuse) et si elle est attrapée, elle mord à plusieurs reprises son agresseur. Mais comme tous les serpents, elle fuit à la moindre approche à une vitesse fulgurante, ce qui lui a paraît-il valu son fameux surnom paysan : "san-yar", que l'on peut parfois entendre décliné en plusieurs variantes. En effet, le yard serait une ancienne mesure de vitesse et ce serpent étant l'un des plus rapides de France, ce serait pour cette raison que nos aïeux la baptisèrent ainsi, mais je n'ai pour le moment trouvé aucune documentation venant étayer cette hypothèse. Cela pourrait également être une déclinaison du verbe "sangler", en référence à son mode de mise à mort de ses proies par constriction. Son autre surnom de "fouet" vient de sa tendance à fouetter le sol latéralement lorsqu'elle s'enfuit à toute vitesse, mais elle ne fouette ni son agresseur ni ses proies.

 

Elle est bien sûr totalement inoffensive malgré son caractère belliqueux. C'est l'un des serpents que j'ai le plus côtoyé dans la nature. Ces photos vont de 2012 à aujourd'hui.

 

Protection : Comme tous les reptiles et amphibiens français elle est protégée par divers arrêtés et lois :

- Article 2 de l'arrêté du 8 janvier 2021.

- Annexe II de la Convention de Berne.
- Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore 1992.


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Commentaires: 1
  • #1

    Bernard DAVOIGNEAU (samedi, 27 juin 2020 20:39)

    Samedi 27/06/2020. Merci pour la "promenade" découverte des reptiles.
    Ces photos m'impressionnent beaucoup. J'aimerais être à vos côtés.